lundi 12 mars 2018

Quatre séries d'ici et d'ailleurs.

Je n'aurais jamais autant regardé de séries que depuis ce début d'année, j'ai même l'impression de ne faire que ça en ce moment, alors qu'au départ ce n'est pas vraiment mon truc (ou alors modérément et en ciblant longtemps et beaucoup). Il faut bien avouer que sur Netflix, il y a à boire et à manger, impossible de ne pas y trouver son compte à un moment ou à un autre. Si je ne suis pas complètement séduite par leur catalogue films, j'ai en revanche un gros faible pour leurs séries originales ou rediffusées, qui sortent un peu des sentiers battus. En voici quatre qui m'ont particulièrement marquée et qui gagneraient à être plus largement connues.


Dark (Allemagne)

Image associée

Je sais bien que vous avez déjà tout lu et tout vu au sujet de cette série. Certains disent qu'elle ne vaut pas tout le tapage médiatique qu'elle a engendré et qu'elle est plutôt simpliste ; d'autres racontent qu'elle est géniale et qu'il faut absolument la regarder, que c'est l'une des séries majeures de 2017, tout ça. Eh bien voici un avis en plus dans ce sens. Il faut dire qu'elle est très bien foutue, la finesse du scénario est finalement bien plus agréable que de voir un énième show à l'américaine bourré d'effets spéciaux. Je pourrais d'ailleurs utiliser cet argument pour chaque série que je vais citer ici (après la saison 7 de GoT trop spectaculaire, j'ai eu besoin d'autre chose). J'aime beaucoup la froideur qui s'en dégage et le côté épuré de la mise en scène. L'histoire se déroule sur trois générations dans une petite ville allemande envahie par les boucles temporelles, il y a aussi une grotte étrange, des expériences bizarres, des secrets et des personnages pas du tout manichéens (et aucun n'a un physique très hollywoodien, franchement ça fait du bien). A côté de ça, la BO offerte par Apparat est tout simplement à tomber par terre, bien qu'un peu étrange par moments. Difficile de ne pas penser à Stephen King vu l'ambiance et le traitement de tous ces anti-héros, ça s'en rapproche beaucoup et ce n'est pas pour me déplaire, vous vous en doutez.


La Mante (France)

Image associée

Encore une série dont tout le monde a au moins entendu parler, d'autant qu'elle a été diffusée et regardée en masse sur TF1, c'est d'ailleurs sur leur replay que je l'ai découverte (étonnant de voir une aussi bonne série sur une chaîne aussi nulle). Elle met en scène Jeanne Deber, une ex-tueuse en série qui purge une peine à perpétuité pour n'avoir pas été très gentille avec des meurtriers et/ou violeurs de femmes et d'enfants. Aujourd'hui, la police est face à un copycat s'inspirant de ses crimes, et il leur vient une brillante idée (ou pas) pour débusquer le coupable : la faire participer à l'enquête et la pousser à traquer son imitateur. Et qui est en charge de cette enquête ? Je vous le donne en mille : son fils Damien, devenu flic, qu'elle n'a pas revu depuis trente ans et qui nie jusqu'à son existence (parce qu'il n'a jamais pris le temps d'entendre les motivations de sa mère, tout coincé qu'il était dans sa bien-pensance). Le temps passe lentement, sur plusieurs jours ou semaines, on oscille entre la relation Jeanne/Damien et l'élaboration du plan pour débusquer le copycat, c'est très bien ficelé. J'aime de plus en plus découvrir Fred Testot dans ses nouveaux rôles plus sombres et torturés, plus nécessaires aussi, loin de son image WTF dans le SAV des émissions


River (Suède/Angleterre)

Résultat de recherche d'images pour "river serie"

Je l'ai personnellement découverte tardivement, puisqu'elle est sortie en 2015 sur Arte, mais ça m'a au moins permis de binge-watcher (enfin à mon rythme, il ne faut pas trop en demander non plus). John River est un inspecteur de police aux méthodes particulières, hanté par la mort de sa collègue Stevie et par toutes les affaires non résolues qu'il a sur les bras. Il souffre de schizophrénie, ce qui l'handicape et le fragilise au quotidien, tout en exacerbant sa sensibilité et son empathie puisqu'il peut parler aux morts, les voir et les entendre, du moins dans sa tête (ce qui se révèle être un sacré avantage pour avancer dans les enquêtes). Malgré quelques petites longueurs parfois, cette mini-série a presque atteint la perfection pour moi. Bon parfois on s'interroge sur la crédibilité de certains faits, comme la possibilité de falsifier un dossier d'analyse psychologique pour entrer dans la police, ou encore l'indifférence de certains flics face aux délires de leur collègue. Mais à part ça tout est extrêmement bien rodé et bien écrit. Aucun détail n'est laissé au hasard, pas même dans la mise en scène qui est toujours très efficace et confusante à souhait (oui confusante, j'invente des mots mais c'est mon blog, je fais ce que je veux et puis c'est tout). Mention spéciale à Stellan Skarsgård qui est touchant sans ne jamais en faire trop ; son physique de monsieur-tout-le-monde est, à mon sens, parfait pour le rôle de River. Sa facilité à alterner entre le dépressif mono-expressif et le délirant survolté est absolument effrayante. Je me suis vraiment régalée, même si je ne suis pas certaine que ce soit le mot qui convient.


The End of The F**king World (Grande-Bretagne)

Résultat de recherche d'images pour "the end of the f ** king world"

Cette mini-série déroulée en 8 épisodes de vingt minutes nous raconte l'histoire de James, jeune psychopathe en herbe qui rêve d'assassiner sa première victime humaine (oui, parce que ce charmant jeune homme tue déjà des animaux à ses heures perdues). Il fait alors la rencontre d'Alyssa, lycéenne rêveuse et complètement paumée qui n'a qu'une seule envie : fuir très loin de chez elle. Une bonne opportunité pour James qui y voit l'occasion d'isoler sa compagne d'infortune avant de la découper en rondelles. Les deux ado fuguent, le road-trip chaotique commence, mais James n'avait pas prévu d'avoir le béguin pour la bizarroïde Alyssa. Voilà typiquement le genre de séries qui ne fera pas l'unanimité. Tout dépend de votre seuil de tolérance à la violence, à la vulgarité et à l'humour noir (personnellement ça va et j'avoue que je suis même plutôt cliente), à partir de là vous pourrez autant aimer que détester. Ces deux ados sont des personnalités très complexes, avec une bonne grosse part d'ombre bien ancrée mais en définitive, on ne peut que s'attacher profondément à eux. Et surtout, on ne pourra jamais les blâmer pour ce que le monde, et plus précisément leur entourage, a fait d'eux. C'est une série toute en noirceur, bestiale, douteuse et un peu sale mais aussi "feel good", relax et divertissante. J'ai peut-être été un peu déçue par la fin, non pas par le manque de qualité, bien au contraire, mais parce que j'aurais aimé en voir plus. Je suis donc impatiente de voir la deuxième saison, si deuxième saison il y a.