jeudi 20 octobre 2016

Ce que j'entends vraiment par "films de filles".

Je ne l'ai presque pas fait exprès mais ces dernières semaines, j'ai regardé deux films qui ont fait de moi une madame comblée. Le premier est résolument féministe, ce qui est sans doute un peu moins la vocation du deuxième, qui propose quand même des petites choses intéressantes.

Ghostbusters 2016 :

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Voilà un film qui a fait grand bruit des mois avant sa sortie au cinéma (en août dernier). On a tout entendu à son sujet des choses chouettes et d'autres très absurdes, voire évidemment sexistes. En tant qu'adepte notoire du cinéma-c'était-mieux-avant, je trouve les remakes aberrants et complètement inutiles, surtout quand ils mettent en scène des concepts sans arrêt déclinés pour faire du chiffre. En réalité, je ne saurais pas vraiment dire si Ghostbusters 2016 est un remake ou non parce que je ne connais que très peu l'univers original. Comme beaucoup, j'ai découvert la chanson officielle quand j'étais môme, elle fait partie des incontournables qu'on se passait presque chaque jour dans la cour du collège, mais ça s'arrête là. J'ai donc pu apprécier pleinement ce film sans être tentée de le comparer à ses grands frères, ce qui n'est pas plus mal.

Cette version féminine de Ghostbusters, je l'ai vue comme un espoir. Je me fiche totalement des intentions du réalisateur ou du fric que ce film a brassé, parce qu'ici je vois au-delà : quatre femmes (dont une noire et une grosse, ça fait du bien) en sont les héroïnes, elles sont scientifiques, drôles, déterminées et elles sont accompagnés d'un secrétaire mâle complètement à côté de la plaque. En un mot : elles déchirent. Des personnages féminins qui ne sont pas des seconds rôles, qui exercent une profession où on voit davantage d'hommes, qui ne vivent rien de romantique et auxquelles on peut enfin s'identifier, c'est un peu mon rêve de gosse qui se réalise. Je perçois plus ce film comme un hommage et une alternative, qui peut (et doit) servir d'exemple pour l'avenir, même s'il n'est sûrement pas le premier à mettre les pieds dans le plat. Les petites filles ont besoin d'autre chose que la douceur de Cendrillon et les boobs de Lara Croft auxquels s'identifier (et les grandes comme moi aussi). Sinon, j'ai trouvé ce film tout simplement excellent. Délirant à souhait sans être WTF, direct et captivant, tous les ingrédients sont réunis pour passer un très bon moment. L'une des meilleures comédies que j'ai pu voir cette année, sans conteste.

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J'ai une légère préférence pour Jillian, en ce qui me concerne.



Ricki & The Flash : 

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J'ai d'abord été très intriguée par l'affiche, qui présentait Meryl Streep dans le rôle d'une rockstar déjantée. Comme vous le savez sûrement, j'aime beaucoup cette actrice et cette nouveauté était donc la bienvenue. L'histoire est celle de Linda (alias Ricki Rendazzo), chanteuse du groupe The Flash, se produisant essentiellement dans un bar californien. Pour réaliser son rêve, Ricki a largué les amarres loin d'un quotidien monotone, laissant derrière elle mari et enfants à l'abandon. Elle n'a finalement pas réussi à avoir l'envergure de Joan Jett, mais a rapidement choisi la passion plutôt que le confort de vie : la preuve que le cinéma peut nous montrer autre chose que des femmes vénales. Des années plus tard, elle est obligée de revenir auprès d'eux, à Indianapolis, sa fille aînée étant en pleine dépression suite à une rupture.

C'est avant tout un film familial, il ne faut pas se leurrer. Il n'est pas vraiment rempli de bons sentiments un peu chiants, mais pose plutôt une problématique intéressante : comment est vu l'abandon d'une femme envers sa famille. Il faut être honnête, Ricki est loin d'être la mère idéale. En plus d'être absente, elle vote républicain, nie l'homosexualité de son fils et a une fâcheuse tendance à se concentrer surtout sur les défauts des autres. Elle n'est pourtant pas malveillante, elle aime simplement sa famille à sa manière, et fuit à tout prix la monotonie écrasante d'une vie bien rangée. Alors bien sûr, on comprend sa fille lorsqu'elle lui reproche d'avoir suivi son rêve, réaction logique de sa part, mais tout aussi égoïste finalement. On ne veut pas que les parents soient autre chose que des parents, si possible pas trop marginaux, pas trop conventionnels, pas trop envahissants, mais suffisamment présents. Bref, il y a malgré tout ici un côté happy-ending, même si Ricki prend le parti de ne pas abandonner son mode de vie actuel, mais simplement de le faire découvrir à ses proches, pour mon plus grand bonheur. En plus, Meryl Streep est tonitruante et chante hyper bien, ce serait un crime de rater ça.

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4 commentaires:

  1. Oui excellente surprise que ce Ghostbusters que j'étais le premier à vouloir fuir, mais au final très respectueux et novateur avec effectivement une volonté de proposer des héroïnes tout simplement telles qu'elles sont sans essayer de les faire rentrer dans un moule. J'ai également une préférence pour la blonde qui apporte beaucoup de peps, mais elles sont toutes extras et se complètent parfaitement !

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    1. J'avais également un peu peur du côté caricatural, mais j'en avais globalement lu des avis positifs, et je n'ai pas pu résister très longtemps à me faire le mien. ;)

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  2. Pour Ricki and The Flash, j'avais moi-même été interpellé par l'affiche avec Meryl et son look de rockeuse ! J'étais prêt à me rue dessus avant de comprendre que le rock en question était plutôt soft et que l'aspect musical n'était qu'un des ingrédients. Je ne doute pas pour autant qu'il vaille la peine d'être vu, surtout avec une telle actrice !

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    1. Un ingrédient assez présent tout de même. Je dirais qu'on est presque à la limite de la comédie musicale, si on regarde le nombre de chansons proposées. Je trouve que le mélange est assez bien équilibré, il y a toujours un bon compromis entre les deux pans de sa vie (d'abord en parallèle, puis empiétant l'un sur l'autre). Malgré les quelques longueurs, c'est à voir au moins une fois, ne serait-ce que pour la performance.

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