dimanche 15 novembre 2015

Tatouage : phase de cicatrisation et verdict trois mois après.

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Précédemment, j'ai écrit un article concernant ma phase de recherche de motif et de tatoueur, en racontant par le menu détail ma séance de pique-pique. Aujourd'hui, cela fait désormais presque trois mois que je suis tatouée. Personne n'ignore qu'entre-temps, je suis passée par la phase de cicatrisation. Cela évoque tout de suite quelque chose en vous : démangeaisons insoutenables, envie de se gratter, mais comme on le signale partout en rouge, en gras, en surligné avec des panneaux clignotants, vous devez vous contenir car c'est INTERDIT ! "L'après serait-il pire que le pendant ?", vous demanderez-vous. Pour ma part, ça n'a pas été le cas, aussi je vais vous raconter mon expérience.

Après la séance de tatouage, je suis rentrée avec l'épaule plastifiée de cellophane. Je l'ai enlevé une demi-journée plus tard, toute excitée à l'idée d'admirer le résultat et bien énervée par mon allergie à ce type de pansements qui menaçait déjà de se réveiller. Des points de sang étaient visibles, j'étais finalement un peu fière : j'avais surmonté la douleur, mais une nouvelle étape m'attendait, celle de la fameuse cicatrisation. Etrangement, c'est mon entourage qui la redoutait, plus que moi : "Tu vas être insupportable ! Déjà quand t'as une piqûre de moustique tu peux pas de retenir de te gratter jusqu'au sang. Mais là, va pas falloir gratter ! Alors tu vas te plaindre et tu vas être chiante." Eh oh, qui c'est qui a des couilles ici ? Bon OK, pas moi, mais après ce que je venais d'endurer, j'étais une dure, une vraie de vraie (dixit la madame qui pigne devant une araignée de deux millimètres). Ne serait-ce qu'effleurer mon omoplate me procurait une sensation désagréable, presque électrique, la peau étant encore à vif. Mais contrairement ce que craignait tout le monde, je ne m'en plaignais pas. En revanche, je faisais très attention à ce que mon dos entre en contact avec le moins de choses possibles, par peur d'enlever la couleur ou que le tissu puisse décoller ma peau. Parait-il que j'ai trop d'imagination, ça arrive.

Deux à trois fois par jours, je mettais de la crème, mais pas n'importe laquelle ! J'ai pu avoir la chance (ou pas) de me faire attendre à la sortie du salon pour acheter la crème Easy Tattoo, fabrique travaillant en partenariat avec mon salon de tatouage. Douze euros plus tard (pour le pot en format moyen), j'avais la vague impression de m'être fait joliment arnaquer, une simple Biaphine pouvant largement faire l'affaire (la prochaine fois, vous penserez à moi quand on vous le proposera après la séance). Ceci dit, il sentait bon et m'a fait du bien, que demande donc de plus le peuple ? Je ne sais pas si c'est grâce au baume, mais je n'ai d'ailleurs ressenti aucune démangeaison. Bon d'accord, deux fois, mais ça restait largement supportable. Vous avez vu, je ne suis pas une douillette, moi.

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En revanche, lors de la visite de contrôle un mois et demi après, j'ai du subir une deuxième colorisation complète, la couleur n'ayant pas vraiment voulu s'accrocher très fort à ma peau. C'était clairement disgracieux, les différentes teintes étant déjà fades et parsemées de vides. Je craignais que mon épiderme ne supporte pas une autre fois l'épreuve, mais finalement tout est rapidement rentré dans l'ordre. Ma tatoueuse m'a dit qu'il était probable que ma peau manque d'hydratation, je pense que je n'étalais pas assez la crème, elle devait rester trop longtemps en surface. Vous l'aurez compris : ne faites pas comme moi, ce n'est pas du Nutella qu'on tartine sur une tranche de pain. Se faire piquer, ce n'est pas vraiment comparable à une séance de massage, alors autant éviter de renouveler l'expérience pour le même tatouage, non ? Enfin le principal, c'est qu'il soit maintenant tout beau, tout neuf et éclatant. Constat : très bonne cicatrisation, aucun problème. Contrairement aux premiers jours, je ne suis plus en train de le regarder toutes les demi-heures. A vrai dire, je n'y fais même plus trop attention. Je sais qu'il est là, et c'est tout. De temps en temps, ça me prend, je prends quelques nouvelles du genre : "Bonjour toi ! Ça faisait longtemps, qu'est-ce que tu deviens ?". Je m'extasie devant quelques minutes en me contorsionnant dans tous les sens, et puis je le laisse tranquille. Vous l'aurez compris, je ne regrette nullement mon choix et il fait déjà partie intégrante de moi.

Un prochain tatouage ? Si je devais en faire un autre ce serait l'épaule entière, mais ça ne sera probablement pas pour tout de suite, d'autant que tout le monde semble vouloir me renier si je mets mon projet à exécution. Et puis, j'ai besoin de profiter déjà du premier comme il se doit (et de mes sous, parce que mine de rien, ça coûte un bras ces trucs là, sans mauvais jeux de mots).

Et si vous voulez aller jeter un œil aux travaux formidables de ma gentille tortionnaire, c'est par là : Feeble Sister (Mymy's Art). Difficile de ne pas se laisser tenter, n'est-ce pas ?


Misery