vendredi 23 décembre 2016

Still Alice, ce film qui fout les boules bien comme il faut.

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Prof renommée à l'université de Columbia, Alice est spécialiste en linguistique, a enseigné dans le monde entier, est mariée à un homme aimant et a trois grands enfants. Alors qu'elle fait face à des pertes de mémoire de plus en plus importantes, elle passe quelques examens médicaux pour se rassurer, mais le verdict tombe : Alice souffre d'une forme héréditaire et précoce de la maladie d’Alzheimer. Cette femme si indépendante, si intelligente, si douée pour communiquer va se voir décliner peu à peu. J'ai mis du temps à voir ce film à cause du thème qui ne me tentait que moyennement, je craignais qu'il ne tombe un peu trop dans le pathos grand public plein de bons sentiments niaiseux, ce qui n'est vraiment pas ma tasse de thé. Mais comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, j'ai finalement trouvé que Still Alice était un film très émouvant et authentique.

Julianne Moore est absolument superbe dans ce rôle (elle a raflé pas mal de récompenses pour son interprétation, et ça se comprend). Superbe d'abord par ses expressions : pas de visage figé, une interprétation magistrale, une beauté naturelle, et ce n'est pas désagréable comparé à toutes les Botox Faces qu'on peut voir de plus en plus à l'écran. Mais surtout superbe par son jeu : elle est complètement habitée par le rôle de cette femme battante qui commence à tout perdre. On traverse avec elle l'espoir, puis la fatalité, et on se rend compte (si on ne le savait pas déjà) que la vie est une garce bien injuste. Imaginez qu'on vous annonce du jour au lendemain que vous allez perdre toutes vos facultés intellectuelles, tout votre avenir, tout votre sens de la réalité. Que vous allez perdre toute votre vie, que ça ira pas en s'arrangeant et qu'il n'y a aucun traitement. Sa fille aînée passera d'ailleurs un examen médical qui attestera qu'elle est également porteuse de la maladie. Super héritage ! Tout semble très juste dans ce film, sa réaction face à l'annonce, ses rapports avec son mari, avec son travail, les relations entre ses enfants, et la façon dont son entourage (totalement dépassé) se comporte à mesure que la maladie progresse.

Pour l'accompagner, on retrouve Alec Baldwin, que je n'ai pas vu dans beaucoup de films, mais que j'apprécie à chaque fois. Il joue très bien le rôle du mari qui soutient sa femme, mais qui doit aussi continuer à vivre et à penser un peu à lui. 

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Là où le bât blesse un peu, c'est surtout du côté de leurs deux filles. Il y a d'abord Kristen-Bella-Stewart. Depuis Twilight, j'ai l'impression qu'elle ne sait jouer que d'une seule manière. Elle fait partie de ces acteurs qui ont tout le temps la même gestuelle, les mêmes styles de personnages, et je trouve que c'est un peu lassant. Que ce soit dans Twilight, The Runaways, Into the Wild ou Still Alice, elle campe une ado en colère, rebelle et boudeuse, qui n'a qu'une seule expression faciale déclinable à l'infini. Ça ferait vraiment du bien de la voir dans un autre registre, c'est un peu son boulot, quand même. Cela dit, j'ai quand même beaucoup apprécié leur relation mère/fille : Lydia est la seule personne qui conserve des rapports directs avec Alice, qui ne change rien à son comportement. Enfin, je terminerai par Kate Bosworth, qui est à peu près aussi pathétique ici que dans Illusions (mais si vous savez, ce faux remake pourri de Misery), donc je n'ai pas grand chose à en dire. Hautaine, bourgeoise et archétype de la gamine trop gâtée, son rôle très cliché dessert un peu le film, pourtant très bon dans l'ensemble.

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Malgré un sujet lourd, Still Alice nous parle d'abord des plaisirs de la vie. Alice elle-même insiste bien là-dessus : elle a eu une vie épanouissante, pleine de joie et de bonnes surprises. Au delà de ça, on se retrouve aussi à penser à toutes les personnes (âgées ou pas) atteintes de la maladie, casés dans des mouroirs et complètement abandonnées… La réalité frappe vraiment ici, le film ne ressemble plus à une simple fiction, et c'est pour cette raison qu'il touche en plein cœur. 

1 commentaire:

  1. Très content qu'il t'ait plu, oui un film vraiment bouleversant car on assiste à un compte à rebours fatidique. J'ai assisté à ça de manière suffisamment près chez ma grand-mère (paix à son âme) pour savoir à quel point c'est un destin atroce qu'on ne souhaiterait qu'aux pires crapules de ce monde.

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