mardi 17 avril 2018

L'Ecosse résumée en trois oeuvres.

J'ai toujours eu un faible pour tout ce qui est celtique et pour les beaux paysages d'Irlande ou d'Ecosse, malheureusement je n'ai jamais eu la possibilité de pouvoir les admirer en vrai (un jour qui sait). En attendant il y a toujours la télé pour voyager depuis son canapé, on ne va pas bouder notre plaisir, c'est déjà ça. Du coup voici une petite sélection thématique autour de l'Ecosse justement, avec trois oeuvres sans doute désormais bien connues du grand public.


Braveheart :

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Ce film m'a collé une claque hallucinante, parce que c'est sans doute le meilleur biopic que j'ai pu voir jusque là. Alors bien sûr, on pourra toujours lui reprocher le côté trop romancé et libre adaptation, mais personnellement ça ne m'a pas du tout dérangée. Braveheart s'appuie librement sur une histoire vraie qui a secoué toute l'Ecosse dans les années 1230, période durant laquelle William Wallace décide sérieusement de prendre les choses en main après avoir vu son épouse, et bien avant ça son père, se faire zigouiller par l'armée anglaise. Mais rassurez-vous, tout est bien expliqué, le scénario est accessible (sans nous prendre trop par la main non plus, j'apprécie) et ne laisse pas ceux qui n'y connaissent rien sur le bas-côté.

"Evocation de la vie tumultueuse de William Wallace, héros et symbole de l'indépendance écossaise, qui à la fin du XIIIe siècle affronta les troupes du roi d'Angleterre Edward I qui venaient d'envahir son pays."

On suit son parcours grâce à une copieuse introduction qui nous montre son enfance vite privée de toute insouciance, on le voit ensuite débuter son histoire avec la jeune et jolie Murron de la plus niaise des façons avant que celle-ci ne se fasse trancher la gorge. Le parallèle donne une idée très précise de l'horreur qui a été exercée là-bas depuis plus de 30 ans en toute impunité. Grâce à cette colère et à l'énergie du désespoir, William Wallace s'improvise leader d'une rébellion pour aider autant que possible un peuple qui lutte pour survivre et qui veut reprendre les rênes. Tout au long du film, on le voit prendre du galon dans son cheminement personnel, non sans un désir de vengeance parfois un peu trop aveuglant, mais avec des intentions toujours louables et finalement justes. Je repense à ce speech superbe au milieu d'hommes qui commencent à flipper sur le champ de bataille et qui envisagent même de tailler la route, j'en ai eu des frissons.


A chaque fois, on assiste sans transition à des scènes de solidarité la plus pure et à des moments de trahison terrible. L'histoire devient de plus en plus sombre à mesure que chacun y va de son petit jeu et de ses petits complots. Le pire reste que ceux qui trahiront ne se rendront même pas compte de leur propre naïveté en préférant céder aux sirènes de l'ennemi pour avoir la vie sauve (mais bonjour l'arnaque à terme, à mon avis). La mise en scène est plutôt chouette pour l'époque, on se sent réellement dans la forêt avec tous ces résistants, il y a un côté très immersif qui parvient à toujours nous tenir en haleine malgré la durée énorme du film (3h, oui quand même).

Autre reproche qui a pu être fait : l'introduction d'Isabelle de France complètement anachronique et donc complètement inutile pour la suite des événements. C'est pas tellement faux, mais j'ai quand même aimé cette partie, ne serait-ce que pour le côté féministe du personnage au milieu d'un casting très masculin. Mariée de force pour forger une alliance entre la France et l'Angleterre, clairement ignorée par son époux, manipulée par son beau-père, entourée de gens à qui elle ne peut se fier, elle va décider elle aussi de prendre son destin en main et jouer à son propre petit jeu. Alors oui OK, ce personnage n'avait rien à faire là, mais j'ai trouvé ça plutôt bien amené malgré tout.

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Comme dans tous les films qui traitent de la guerre de façon réaliste, beaucoup n'y survivront pas, mais ce n'est pas vraiment la fin qui compte. C'est le voyage aux côtés d'une armée partie de rien, portée par un homme d'un courage extraordinaire.


Outlander :

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Bon avant tout, j'ai beaucoup de mal avec la romance de manière générale. Le schéma est toujours le même jusqu'à épuisement : A tombe amoureuse de B, qui est déjà in love de A depuis le début, mais A pense que B la déteste, et au final ça donne lieu à une happy end avec un rapide passage par la case "B a été vue en train de flirter avec C mais ce n'était qu'un malentendu". Et malheureusement, Outlander n'échappe parfois pas à la règle, même si le ton dramatique aide beaucoup à contre-balancer. J'ai mis une semaine à venir à bout de la première saison et après le final, j'étais conquise. Je suis très contrariée que ça n'ait pas duré sur la longueur, mais revenons à nos moutons : la saison 1 (puisque c'est la seule qui se déroule intégralement en Ecosse).

"En 1945, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Claire Randall se retrouve transportée dans l’Écosse de 1743. Pour survivre face à l'armée anglaise, elle y est forcée d'épouser un Highlander, Jamie Fraser, dont elle tombe finalement amoureuse. Claire se retrouve alors déchirée entre deux hommes qu'elle aime, dont l'un son mari coincé au XXe siècle."

Sur le papier je me doute que ça ne fait pas super envie, mais on se rend rapidement compte que l'histoire est bien loin de tourner autour de ça, elle ne tient pas du tout ses promesses pour notre plus grand plaisir. La saison 1 se présente en réalité bien plus comme une fiction historique que comme une romance sur fond de voyage temporel. On y découvre les coutumes des Highlanders, le mode de vie des Clans, les conflits qui déchirent le pays et la résistance quotidienne à la domination anglaise. Je me suis retrouvée happée par l'histoire et le tout est servi avec toute une palette d'émotions qui fait vite oublier le côté basique et neuneu du pitch. Malgré des ralentis parfois atroces, le style est excellent et on est vite embarqués dans cet univers bien pensé et bien construit. Bon après il y a toujours des inévitables clichés qui s'invitent, comme l'entraînement à se battre qui arrive pile 5 minutes avant qu'on en ait besoin, ou ce moment où on se fait repérer par l'ennemi parce qu'on braille comme des porcs dans la forêt. Ah OK pardon, je pensais qu'il fallait la boucler dans un endroit hostile qui résonne à mort et qui est traversé par une bonne grosse armée (mais ça aurait évité de se faire emprisonner, du coup c'était moins drôle).

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Festival de testostérone.

Sinon, je dois reconnaître qu'au départ j'ai eu un peu de mal avec l'idée que Tobias Menzies incarnait deux personnages (le mari de Claire en 1945 + le commandant Jack Randall), c'est le genre de procédé qui a tendance à me sortir du truc, ça me paraît toujours très connoté série Z. Mais comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, j'ai vite revu mon jugement tant l'acteur est parfait pour les deux rôles (à vrai dire, on a même du mal à se souvenir que c'est le même acteur, tant les deux interprétations sont différentes et justes). Pour moi, c'est clairement LE gros point fort et sa nomination aux Gloden Globes n'était que justice. D'autant plus que je n'avais encore jamais vu un gros méchant aussi flippant et malsain dans une série, Black Jack ferait presque passer Ramsay Bolton (GoT) pour un débutant. Ce mec est vraiment très très malaisant, et le mot est faible.

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A gauche : Frank Randall, le mari (trop) gentil ; à droite : l'horrible et traumatisant Black Jack.

Bref on a une fresque culturelle très réussie, des personnages principaux bien travaillés et un scénario qui n'épargne absolument personne de l'horreur (ce n'est surtout pas Jamie qui dira le contraire). Je ne me suis pas ennuyée une minute, mais je ne peux que regretter que la suite soit vite tombée dans la niaiserie après une première saison qui se démarquait beaucoup. En somme, je pense qu'on nous avait habitués à trop bien dès le début.


Rebelle :

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Braveheart et Outlander, c'est clairement pas les références les plus gaies du monde, du coup on va soigner votre déprime naissante avec un Disney/Pixar. Ici la firme aux grandes oreilles a voulu innover en nous proposant de suivre les aventures de la princesse Mérida à l'époque médiévale : 

"Depuis la nuit des temps, au cœur des terres sauvages et mystérieuses des Highlands d’Écosse, récits de batailles épiques et légendes mythiques se transmettent de génération en génération. Merida, l’impétueuse fille du roi Fergus et de la reine Elinor, a un problème… Elle est la seule fille au monde à ne pas vouloir devenir princesse ! Maniant l’arc comme personne, Merida refuse de se plier aux règles de la cour et défie une tradition millénaire sacrée aux yeux de tous et particulièrement de sa mère. Dans sa quête de liberté, Merida va involontairement voir se réaliser un vœu bien malheureux et précipiter le royaume dans le chaos. Sa détermination va lui être cruciale pour déjouer cette terrible malédiction."

Dès le début on suit Mérida s'opposer à la volonté de sa mère, à savoir la marier à l'issue du grand tournoi organisé pour cette occasion. Le principe est simple : la princesse étant passionnée de tir à l'arc, chacun de ses prétendants devra se plier à cet exercice et le vainqueur se verra offrir la main de la demoiselle. Vous avez compris la suite, Mérida va concourir elle-même pour obtenir sa propre main et ainsi échapper au mariage, une idée qui est d'ailleurs la plus belle scène du film :


Ce qui est très cool, c'est la dimension féministe omniprésente dans ce film d'animation. Plusieurs thématiques toujours actuelles sont développées avec autant de sérieux que d'humour, sans en faire des caisses. Les femmes fortes se font la part belle, entre une princesse qui rêve de liberté et sa mère qui est la vraie régente du Clan (parce que son mari passe le plus clair de ses journées à se foutre de tout), elles ont le pouvoir. La première partie du film est tout à fait géniale, d'autant qu'elle exploite bien son univers, ses paysages, ses décors, son folklore.

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En revanche, je ne suis pas sûre que la seconde partie était indispensable, cette histoire de malédiction fait retomber le tout dans les clichés bisounours habituels (la famille, l'amour, tout ça). Les personnages représentent des stéréotypes qui se retournent contre eux à divers moments, sauf qu'à un moment on a plus l'impression d'être devant une leçon de morale pour enfant que devant un métrage vraiment innovant et libéré des codes passés. Je l'ai même trouvé un peu "archaïque" dans sa deuxième moitié et toute la hype est retombée.
En résumé Rebelle vaut surtout pour son côté girl power et fait un bien fou aux amateurs d'ambiance celtique, mais l'histoire peut être vite décevante si vous aviez espéré un vrai voyage initiatique ponctué d'aventures.


Et pour le plaisir des yeux :

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Braveheart

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Outlander

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Rebelle


Pour le plaisir des ouïes :




1 commentaire:

  1. Superbe article thématique qui régale autant les sens que l'esprit. Merci :-)
    Mais tu as oublié un certain film avec un certain monstre...

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